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Algorithme et bonheur

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Une avis assez intéressant sur l’expérience de 2012 de Facebook qui a manipulé les murs de ses utilisateurs afin de modifier leur émotions.

A noter que l’auteur fait parti de Microsoft research New-England ce qui peux relativiser certains propos.

Cette approche plus psychologique que commerciale est intéressante car elle met en avant une autre facette sur le pourquoi de cette étude : Facebook nous préfère heureux car nous reviendrons alors sur Facebook.
Mettre en avant des contenus plus légers afin de fidéliser ses utilisateurs.

Facebook retouche activement le contenu que nous voyons. La majorité d’entre nous se concentre sur l’aspect commercial lié à cette pratique, mais la tâche principale des algorithmes est surtout de mettre en avant les contenus qu’ils pensent que nous avons envie de voir. Facebook détermine ainsi, par l’algorithmie, quelles publications d’amis vous verrez, non à des fins seulement commerciales, mais parce qu’ils veulent que vous reveniez sur le site jour après jour, que vous vous y sentiez bien, que vous n’y soyez jamais accablé. Leurs algorithmes servent quotidiennement à manipuler vos émotions. Quels critères participent à cette démarche ? Nous n’en savons rien.

Nous sommes manipulés. Nous le savons mais ce que nous trouvons désagréable, c’est que l’on nous le dise. C’est encore plus effrayant ainsi.

Pour le meilleur ou pour le pire, les gens s’imaginent que Facebook leur est offert par un dictateur bienveillant, que le site est là pour leur permettre de mieux communiquer avec les autres. Dans un certain sens, c’est vrai. Mais Facebook est aussi une entreprise. Et une entreprise publique, en l’espèce. Elle doit trouver le moyen de devenir plus rentable à chaque trimestre. Cela signifie qu’elle conçoit ses algorithmes non seulement pour vous adresser des publicités ciblées, mais aussi pour vous convaincre de revenir encore et encore. Les gens ont une idée abstraite de la façon dont cela fonctionne, mais ils ne le savent pas exactement, et ne veulent pas vraiment savoir. Ils veulent juste que le hot-dog soit bon. Que ce soit sous le sceau de la recherche ou des opérations, les gens ne veulent pas penser qu’ils sont manipulés. Alors, quand ils découvrent ce quoi est fait ce Soleil vert, ils sont outrés. Cette étude n’est donc pas vraiment ce qui est en jeu : ce qui est en jeu, c’est la dynamique sous-jacente de la façon dont Facebook gère ses activités, exploite son réseau, et prend des décisions qui n’ont rien à voir avec la façon dont ses utilisateurs veulent que Facebook fonctionne. Il ne s’agit pas de recherche : c’est une question de pouvoir.

Via www.rslnmag.fr

L’original en anglais sur http://socialmediacollective.org/