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Jetables ou réutilisables?

Controverse des sacs réutilisables: nuisances ou solutions?


Dans le Journal de Montréal, une série d’articles s’attaquant aux sacs réutilisables a été publié récemment.

1. Réutilisables, mais pas recyclables (30 janvier)
2. Des sacs en partie toxiques (31 janvier)
3. Les bactéries dans vos sacs (1er févier)

Ces textes ont le mérite de faire la lumière sur un sujet qui, jusqu’ici, semblait être une solution incontestable.

On peut apprend donc que les centres de tri doivent systématiquement détourner vers les sites d’enfouissement les sacs réutilisables arrivés en fin de vie parce qu’ils sont conçus avec des matériaux difficilement séparables (tissus, plastiques, oeillets métalliques, coutures, etc.).

Une analyse d’une vingtaine de sacs différents révèle aussi que le quart contient du plomb dans la peinture en quantité qui pourrait être jugée toxique. De plus, on apprenait que la majorité des sacs analysés contenaient un niveau élevé de bactéries, «assez pour rendre potentiellement quelqu’un malade», selon un chercheur.

Devant ces informations, on peut se demander si les sacs réutilisables sont plutôt une nuisance ou une solution?

L’ACV des sacs de caisse

En 2004, une analyse du cycle de vie comparative des sacs de plastisques et des sacs réutilisables, commandée par l’ADEME, a été réalisée en France.

La principale conclusion? Le facteur le plus significatif pour réduire l’impact environnemental est le nombre de fois que le sac est réutilisé. Ainsi, pour être supérieur au sac jetable, le sac en plastique (PE) réutilisable doit servir au moins 4 fois. Dans le cas où les sacs jetables étaient auparavant réutilisés comme sacs poubelles, le sac réutilisable demeure une meilleure alternative si l’on s’en sert 7 fois ou plus (malgré le fait d’acheter des sacs en plastique pour compenser).

Intéressant, non?

Mieux encore, la question de la fin de vie est également abordée dans cette étude exhaustive et révisée par un comité d’experts indépendants. Ainsi, les auteurs évaluent le scénario où tous les sacs réutilisables sont jetés en fin de vie. Résultat: pas grand changement. Il faut encore se servir du sac au moins 4 fois pour qu’il soit une meilleure alternative! Bref, pas de quoi alerter toute la population.

En revanche, le Journal de Montréal n’a pas pris en compte les risques plus élevés d’abandon des sacs en plastique jetables, qui se retrouvent davantage dans les rues, les cours d’eau, etc.

Parmi les conclusions, on apprend aussi que le transport des sacs a un impact négligeable. Par conséquent, le fait qu’ils sont fabriqués en Asie n’est pas un critère déterminant. La question de la toxicité n’est pas abordée. On peut se douter que le risque n’est cependant pas réservé aux sacs réutilisables. Les sacs jetables contiennent eux aussi des peintures, mais aucun n’a été testé par le laboratoire du Journal de Montréal.

Comment faire mieux?

Le Journal a toutefois démontré qu’il était possible de faire mieux.

D’une part, je serai curieux de savoir le nombre de fois moyen qu’un sac réutilisable est réellement réutilisé. D’autre part, il serait temps d’écoconcevoir ces sacs pour éviter le mélange des matériaux et faciliter le recyclage. Les solutions existent, mais un effort devra être fait de la part des détaillants.

En réponse à la question lancée par Jean-Claude Cousineau sur son blogue (est-ce mieux d’utiliser des sacs pendant 5 ans et de les jeter ou prendre 350 sacs jetables par année?), la réponse apportée par l’étude de l’ADEME est catégorique: le sac réutilisable est la meilleure option sur le plan environnemental, et de loin.

Reste la question des bactéries qui est, à mon avis, inquiètante. En ce sens, il me semble que les sacs en tissu sont plus facilement lavables, mais plus difficilement recyclables. Ce n’est pas faute d’usines de recyclage au Québec, mais bien par manque d’accès à cette filière pour le consommateur moyen. À l’image des programmes de reprise de peinture et de piles, les détaillants pourraient offrir à leurs clients de reprendre les vieux sacs, voire en profiter pour offrir un rabais sur leur remplacement. Chose certaine, il faudra faire mieux pour sensibiliser les gens à l’importance de bien les laver.

Comme dans tout processus de changement, l’introduction des sacs réutilisables requiert une période d’apprentissage. Le recyclage, bien qu’imparfait de la manière dont il est effectué actuellement, est une solution incontournable dans toute démarche de développement durable. Ce que cette série d’articles confirme, c’est qu’il sera nécessaire de créer des produits de meilleure qualité (plus durables), qui se recyclent perpétuellement en boucle fermée, et que les consommateurs doivent apprendre à laver et à réutiliser le plus souvent possible leurs sacs de caisse.

La prochaine évolution industrielle: Controverse des sacs réutilisables: nuisances ou solutions?

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